On dit qu’il n’existe plus de terres non explorées dans le monde hormis les territoires souterrains et les fonds marins. Il en va peut-être de même des espaces mentaux, ce sont nos profondeurs que l’on peine à cartographier. Mais si nos capacités de pensée et d’expression sont limitées par notre langue maternelle, les mots, dans une langue étrangère, peuvent-ils libérer ces étendues intérieures jusque-là inconnues ? Et dès lors opérer comme des outils de reconstruction ?
Comme disait Goethe:
« So viele Sprachen Du sprichst so oftmal bist Du Mensch »
On est autant d’êtres humains que de langues que l’on parle
Pour cette héroïne en mauvaise posture, cette schizophrénie linguistique pourrait bien rendre service… Dégagée d’un rapport cérébral et grave à mon sujet, je m’amuse de cette « distanciation langagière » comme unique effet de mise en scène dans un spectacle qui ne contient ni musique, ni micro, ni vidéo et pas non plus de jeux de lumières.
Ce spectacle a d’abord été créé en version courte, en 2011, au XS festival au Théâtre National de de Bruxelles, puis créé en version longue en 2012 dans la programmation du TN.