Nourrie de travaux scientifiques, Florence Minder expose une recherche en cours et donne à voir comment cet organe, dont les fonctions sont liées à des capacités d’invention singulières, vit et agit.
S’appuyant sur des témoignages et des écrits, elle donne à entendre les manifestations physiques singulières et personnelles de cet organe chez chacun·e. Par le partage des hypothèses connues à ce jour sur les raisons pour lesquelles on ne parvient pas à identifier cet organe par IRM, elle appelle à reconsidérer les planches d’anatomies et les perceptions que nous avons de nos corps.
Comment dépasser une vision occidentale et/ou allopathique d’un organe ? Comment accepter que notre intérieur est un territoire encore largement inconnu et que l’histoire de la médecine souvent fige le vivant mais aussi le sélectionne et le fragmente selon des hiérarchies soumises aux idéologies dominantes ? En 2018, dans un article intitulé Corps ouvert le philosophe Paul B. Preciado écrivait avec justesse : « la bataille pour la découverte ou l’invention de nouveaux organes est éminemment politique ».
Dans son étude, Florence Minder recense les contextes temporels et sociaux favorables au fonctionnement de l’organe et se demande à quelle période de l’Histoire s’est situé son Age d’or. Serait-il encore à venir ? Faut-il le retrouver dans le passé pour le rappeler à notre présent ? Existe-t-il actuellement dans d’autres cultures ?
En France, il a fallu attendre 2017 pour qu’un manuel scolaire représente correctement le clitoris. Longtemps le cerveau a trusté seul la place de l’intelligence, mais nous savons aujourd’hui que la santé de notre microbiote a des conséquences stupéfiantes sur nos capacités mentales et physiques.
En 1854, Louis Pasteur insistait sur la disposition des esprits qui travaillent à faire des découvertes: « Dans le champs des observations, le hasard ne favorise que les esprits préparés ».
Préparons-nous donc.