A propos de son texte, le québécois David Paquet, cite un compatriote le réalisateur et metteur en scène André Brassard : « L’humour est un lubrifiant qui permet à ce qui est dur d’entrer. »
Cette métaphore cinglante me semble traduire de manière adéquate le geste radical posé dans Le brasier. L’auteur propose une écriture aussi formelle que féroce où la pure farce partage le lit de la tragédie grecque. Dans un texte redoutablement efficace, l’auteur se sert de tous les possibles de l’absurde pour mettre le feu à ce que nous percevons trop souvent comme un cycle inaltérable :
le système reproducteur, et son corollaire sociologique, la famille.
Trois histoires surréalistes se suivent et c’est l’ensemble réuni qui témoigne de la banalité du drame. L’auteur traite du thème de l’hérédité sans concession et se donne le droit de dire tout haut ce que nous vivons tout bas. Dans Le brasier, on se parle souvent au téléphone mais on ne se fréquente guère.
On se vautre dans le fantasme. On se reproduit par ennui. On se montre fort tout en étant impuissant.
On persiste à cultiver des liens familiaux dont on voudrait se libérer.
Cette mise en scène est une commande du théâtre Le Poche/GVE, réalisée avec l’Ensemble d’actrices de l’hiver 2019.